Rencontre avec Anne Cahen, pour un moment de qualité
16 Juin 2024
Après un début dans le monde des startups et une formation au Cours Florent, Anne Cahen a complètement changé de voie. Elle a d’abord été sollicitée pour écrire un long-métrage avant de se révéler être faite pour le stand-up. L’humoriste a su se faire une place sur les scènes parisiennes les plus prestigieuses. Elle joue actuellement Moment de Qualité son premier spectacle.
Quel est votre petit rituel avant de monter sur scène ?
J’arrive toujours en avance au théâtre et je fais toujours une italienne (une répétition), pas dans les détails du show, mais je me repasse en revue les grands blocs du spectacle pour être sûre de ne pas oublier un passage. Surtout que souvent, je change des petits trucs en rajoutant, en enlevant ou dans même la structure.
J'ai aussi pris l'habitude de regarder les spectateurs s'installer. À chaque fois je me dis que j'ai une chance de malade de faire ce métier après ça me met dans une trop bonne vibe et j'ai hâte de commencer !
C’est quoi le dernier truc qui vous a vraiment fait rire ?
J’ai revu hier, je ne sais pas pour quelle raison, le spectacle 23 Hours To Kill de Jerry Seinfeld. Il y a des passages que j’ai dû mettre en pause tellement je riais pour être sûre de ne pas rater la suite, alors que je l’avais déjà vu !
Est-ce que vous avez des humoristes qui vous inspirent ?
Petite, j'allais voir les spectacles de Gad Elmaleh en famille. J’ai grandi sans télévision, j'en parle d’ailleurs dans le spectacle. J’ai plutôt eu une influence anglo-saxonne avec Saturday Night Live et des talk-show comme celui de David Letterman et le Graham Norton Show. Je les ai découverts assez tôt, c'étaient les premiers programmes liés à l’humour que j’ai commencé à regarder, j’ai grandi avec ça.
Pour la scène française, j’ai énormément regardé Florence Foresti. Je pense qu’elle m'a influencée, peut-être inconsciemment dans le sens “Ah ouais ! On peut faire ça ouais.”
Vous avez commencé votre vie professionnelle dans tout autre chose, du coup, comment est-ce qu’on passe des start-up au stand-up ?
J’aimais ce que je faisais, j’étais vraiment investie dans mon travail, mais je ne me projetais pas dans ce monde-là. Il y avait une part de moi qui avait conscience que ça n’allait pas durer, parce que je ne me sentais pas à ma place. Je savais que j’allais faire autre chose sans savoir ce que cet “autre chose” allait être.
Avant le stand-up, c'est l’écriture d’un film qui m’est venue. En parallèle de mon ancien boulot, je faisais les cours Florent du soir. Pendant trois ans, j’avais une double vie, en journée, je travaillais dans cette start-up qui marchait très bien où tout le monde était investi à 100%. Le soir, j'allais au cours Florent avec des gens qui étaient tout autant investis. Quant à moi, j'ai fait les deux pendants les trois années. À ce moment-là, à aucun moment l’idée ne m’est venue de faire du stand-up parce que toute mon énergie était dirigée sur réussir à combiner ces deux vies !
Lorsque j’ai quitté mon boulot à la fin de mes études, une de mes professeures des cours Florent, Suzanne Marrot, a entendu parler de ma démission. Elle m’a envoyé un email pour me proposer de prendre un café parce qu’elle avait un projet à me proposer. Et le projet, c'était d’écrire un film ensemble
Et ce film, il en est où ?
Malheureusement, ça s’est arrêté avec le Covid. Suzanne a quitté Paris et elle a eu d’autres projets sur la planche, mais c’est toujours d’actualité. On en parle encore régulièrement donc ça peut carrément reprendre !
C’est un film autour d’Hamlet, que je n’avais pas lu au moment où elle m’a proposé le projet, (shame on me) évidemment je ne lui avais pas dit.
Qu’est-ce qui vous a amené à monter sur scène ?
À la fin du cours Florent, j’ai commencé à écrire des sketchs avec un ami. J’étais beaucoup plus déter que lui, dans le rythme de travail ça ne fonctionnait pas trop, on a fini par arrêter d’écrire ensemble. Sur le moment, ça m’a fait de la peine parce qu’on se marrait vraiment bien. Mais ensuite, je me suis rendue compte que je voulais écrire seule. Plutôt que de faire des sketchs avec des personnages, j’ai décidé de monter sur scène pour raconter des choses que j’ai envie de dire, des choses que je trouve drôles.
Vous êtes sur scène à la rentrée en septembre, mais quels sont vos projets pour l’été ?
Les projets pour l’été sont assez simples. Je prends cinq jours, là, sur l’île d’Oléron, à bouquiner, me baigner, dormir et courir. Ça fait longtemps que je n’ai pas pris de vraies vacances donc cet été, je pense me reposer. Je resterai à Paris, je passerai jouer dans des comedy club, mais je veux quand même faire un été assez distant des plateaux, en tout cas au moins trois semaines de vacances quoi ! J’ai hâte !!
Retrouvez toute l’actualité d’Anne Cahen sur son Instagram pour savoir où la retrouver à la rentrée.
©Photos de couverture : Bazil