Rencontre avec Elsa Barrere pour découvrir Les derniers gauchistes

4 Juillet 2024

Ancienne hôtesse de l’air devenue autrice, humoriste et réalisatrice, Elsa Barrère a vu sa carrière décoller avec Groland ; elle a travaillé sur d’autres émissions comme Les Guignols de L’Info avant d’attaquer le stand-up.

Vous venez de sortir Les Derniers Gauchistes, un roman futuriste et drôle ; mais de quoi ça parle au juste ?

L’histoire se déroule dans un futur proche, en 2040, où il y a une dictature sécuritaire. Marion Maréchal Le Pen, désormais victime d’obésité morbide, est au pouvoir. Dans notre livre, les politiques font passer des lois incroyables, par exemple, il y a la loi Bardella, où les gens sont enfermés dans leurs toilettes pour réfléchir à leurs mauvaises actions. 

C'est un roman d'anticipation, on a commencé à l’écrire il y a deux ans. Le RN explose maintenant, mais ça fait longtemps que ça couve, et on l'a senti. Je pense que notre livre n’est pas si délirant que ça au final, on s’est basé sur la réalité. Au final, on se moque beaucoup de nous-mêmes, on est en train de laisser passer des choses et de ne pas prendre conscience des erreurs du passé. 

Qui a illustré le livre ?

Il y a 17 chapitres, 17 illustrations.

Les illustrations ont été faites par l’Intelligence Artificielle, contrôlée d’une main de maître par Babor, un youtubeur très drôle, aux manettes techniques. Il a publié en ligne Tentation au supermarché, un roman érotique et satirique, hyper marrant et illustré, il maîtrise. Et bien sûr il nous donnait son avis.

Il y a des personnages qui viennent de notre réalité comme Bardella, mais il y a aussi d’autres célébrités, non ? 

Il y a plein de personnages réels, légèrement modifiés, Paul Mirabel par exemple est devenu combattant de MMA. Il y a aussi des drones, qui sont dotés de bustes et têtes humaines. L’un d’eux a le visage de Valérie Pécresse, il patrouille dans les quartiers riches. Et après, il y a plein de gens connus, Fabrice Luchini, Benoît Hamon, Christiane Taubira, c’est une vraie sauveuse, elle d’ailleurs. 

Qui vous a inspiré les deux personnages principaux, Vinz et Clem ? 

La fille, c'est moi, elle est très violente alors que le mec, c'est un bourgeois un peu lâche et ça, c'est Alfred, mon co-auteur. Tout ce qui est nul, c'est Alfred, tout ce qui est génial, c'est moi ! (rires)

Nos deux héros sont complémentaires alors qu’à la base, ils se détestent. Ils travaillent au magasin “Bio, c’est vraiment super bon” et Clem, c'est la boss tyrannique de Vinz. Ils sont en quête de beuh à la base, c’est ce qui les rapproche. Ils sont en manque, ce sont des gros drogués, pour survivre dans cette dictature, c'est presque devenu nécessaire. Ils se retrouvent ensemble à chercher le même dealer et ils sont entraînés dans une révolution.

Vous l’avez coécrit avec Alfred H, vous étiez toujours d’accord sur ce dont vous vouliez parler etc ? Comment ça s'est passé ?

En fait, on écrivait chacun un chapitre, on se le faisait lire, et après, j'ai lissé le tout. Il fallait juste que ça nous fasse rire l’un l’autre. Il y a des vannes non-stop ; pour les lecteurs qui n’ont pas les références, il faut juste regarder sur Google. Je pense que ce livre peut être lu par toutes les générations. Si tu ne comprends pas une référence comme “PNL”, tu fais une recherche et voilà, tu peux passer à la phase suivante. 

Vous êtes impliquée politiquement, notamment sur Instagram, où vous appelez les personnalités politiques. Vous avez réussi à entrer en contact avec l’un deux ?

Je ne dirais pas impliquée, mais intéressée. Oui, je crois que je ne suis pas passée loin pour Rachida Dati, parce que j'ai senti que la femme au téléphone était sur le point de me la passer. Mais sinon, non, j'appelle l'Élysée donc ce sont des secrétaires, aucun risque.

Est-ce que ce livre est aussi une manifestation de ta colère ? 

Oui tout à fait, je pense que dans ce qui se passe actuellement, on ne peut être que colérique, effrayés, ou contents pour certains… en tout cas ce sont des réactions fortes.  C'est toujours le signe qu'on est vivant. Mais le livre est malgré tout une belle déclaration d’amour à la France… Que s'est-il passé pour en arriver là ?

Quand est-ce qu'on te revoit sur scène ?

Je serai en septembre au Petit Palais des Glaces, avec mon one-woman Embrouilles. Je pense que c’est le plus abouti des spectacles que j’ai fait. 

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