Rencontre avec Solay le daron
7 Aout 2024
Après plusieurs années de stand-up sur les plateaux, Solayman Belmihoub aka Solay débarque en septembre avec son premier spectacle Daron. En plus de son spectacle, le comédien multiplie les projets.
Dans deux semaines un nouveau projet va voir le jour, est-ce que vous pouvez nous en parler un peu ?
J'ai réalisé le podcast 5 jours pour la liberté qui sera dispo sur France TV et ça sort le 19 août. En fait, c'est un genre de format hybride pour parler de l'anniversaire des 80 ans de la libération de Paris, donc quand les Parisiens ont réussi à vaincre l'armée nazie.
Je dis hybride parce que c’est l’histoire d’un Youtubeur, Baptist Cornabas de la chaîne Parlons Y-stoire qu'on a envoyé dans les années 40 pour faire un podcast avec les résistants de l'époque.
On y retrouve surtout des résistants qui sont méconnus, ça rend les choses un peu plus vraisemblables, donc il n’y a pas le Général De Gaulle, mais le Colonel Fabien ou encore Raymond Dronne qui est joué par un ami humoriste Kevin Debonne.
À la rentrée, vous arrivez avec votre premier spectacle Daron, comment l’avez-vous construit ?
Quand j'ai eu ma deuxième fille pour moi, c’est devenu une évidence. Il fallait que je fasse un spectacle sur la paternité. Il y a trop de trucs que j'aurais aimé qu'on me dise et trop de trucs à dire. Le spectacle s'est un peu écrit tout seul, enfin, il y a du taff derrière, c'est sûr, mais ça a été très logique dans ma tête : je raconte la rencontre avec ma femme digne d’une comédie romantique et ensuite ça traite de la paternité.
Pendant des années, j'ai bossé pour les autres, ce n'est pas péjoratif, mais ça fait un an et demi que je me suis dit que j’allais bosser pour moi. J'ai un peu mis de côté mon rôle d’auteur, réal etc pour relancer le côté comédien, stand-up donc ça fait ouais, là, en un an, j'ai fait pas mal de trucs dont préparer mon spectacle. Avant mon objectif était de jouer, de faire des plateaux, maintenant avec cette thématique, je me sens légitime, c'est très naturel.
Et là, je commence le 16 septembre au théâtre du Marais jusqu'au 30 décembre, c'est la première exploitation et je fais quelques dates en France aussi.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Le travail et l’engagement me fascinent par exemple, Roman m’inspire dans sa force de travail. Il était au Paname du matin au soir en train d’écrire. Un jour, je lui ai demandé ce qu’il faisait et il m'a fait une réflexion qui est tellement vrai, il m'a dit : “ bah en fait le stand-up c'est mon travail, donc je travaille. C’est comme un boulanger, il travaille toute la journée, bah moi, je me lève le matin et la journée, j'écris.”
Ce n'est pas un sujet dont je parle sur scène parce que j’aborde des thèmes plus personnels, j’utilise le fait d’être devenu père très rapidement après avoir rencontré ma femme, très très rapidement. En fait, elle est tombée enceinte au bout de deux mois de relation. J'utilise un petit peu ça pour parler de notre société, de la pression qu'on peut ressentir en tant que parent, de cette espèce de dualité entre ce que vont nous dire nos parents et ce que pense la société actuelle qui change un peu tous les jours. Quand tu deviens parent tout ton univers est bouleversé. Ça remodèle tout le monde dans ta tête, mais toi en tant que jeune parent tu n’y es pas près.
Vous faites du stand-up depuis longtemps, mais vous avez fait plusieurs pauses, quel est votre parcours ?
J’ai fait beaucoup d’aller-retour dans le milieu. J’ai commencé en 2011, j'ai arrêté en 2013, j'ai repris en 2015, j'ai arrêté en 2017 et là, j'ai repris en fin 2022.
Les deux premières pauses, c'était vraiment parce que je sentais que j'avais un genre de plafond de verre, je n'y arrivais pas. J’ai vu toutes les générations défiler au Paname, et j’étais content pour ceux qui avançaient. Mais j’ai compris que ce n'était pas le moment pour moi.
Quand j'ai arrêté la deuxième fois, c'était la génération de Sparrow, Hakim Jemili, Roman Frayssinet et lui, il a fait une tornade quand il est arrivé ici et c'est normal parce que c’est le meilleur.
Vous avez fait du stand-up à l’internationale, qu’avez-vous pensé des scènes étrangères ?
En fait, au Canada, je n'ai pas fait beaucoup de stand-up, par contre, j’ai pris des leçons. J’ai toujours eu assez d’aisance sur scène, donc je n'ai pas peur, mais j’étais très loin d'être l’étoile du stand-up avant parce que j’allais sur des sujets en me demandant, qu’est-ce qui fait rire les gens ? Et quand je suis arrivé à Montréal, évidemment, j’étais à côté de gars qui était monstrueux, ils avaient chacun leur style d’humour, donc j'ai appris beaucoup là-bas.
Par contre, j'ai fait de la scène en Australie et je me suis planté ! Ce n'est pas le même humour en fait, toi, tu pars du principe que si tu as des rires à Paris, donc c’est partout pareil. Mais non, ce n'est pas le même délire, la même culture. L’endroit où j’en ai fait le plus c’est à Paris.
Quel est le dernier truc qui t’ait vraiment fait rire ?
Ça va ressembler à de l’auto-promo, mais j’ai tourné dans une série digitale pour l’instant, donc qui est sur YouTube et Instagram, ça s’appelle 123 et c’est réalisé par Élodie da Silva, et on s’est marée tout le long sur le tournage, c'est quelqu’un que je trouve très drôle. Mais le dernier truc qui m’a fait rire c’est quand j’ai regardé le dernier épisode là, pourtant, c'est un épisode un peu émouvant. C’est une série qui est centrée sur la parentalité et les galères que ça entraine et c’est vraiment très pertinent.
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©Photos de couverture : VEHEL